Bisannuelle ou parfois vivace à brève durée de vie.
50–80 cm. Tige très ramifiée sur la partie supérieure, grossièrement velue, gris-bleuâtre, parfois à stries violettes.
Fleurs regroupées dans un capitule de 2,5–3 cm de diamètre. Corolle jaune d’or (surface extérieure de fleurons périphériques souvent striée de mauve), souvent teintée de mauve, ligulée, extrémité munie de 5 dents. Cinq étamines. Gynécée constitué de deux carpelles soudés. Bractées involucrées disposées en une rangée, différentes tailles, en saillie, étroitement lancéolées, à poils drus. Écailles externes étroites, assez longues. Capitule organisé en corymbe.
Alternes, feuilles inférieures munies de pétioles, feuilles supérieures amplexicaules. Limbe lancéolé–elliptique, muni de bords entiers–dentés–dentelés ; bord onduleux.
Akène à extrémité munie de poils plumeux.
Prairies de rivages, prairies sèches, jachères, haies vives, parcs, talus de voies ferrées, ports, friches.
Juillet–août.
Le nom de la picride fausse-épervière indique une marque d’identification pratique : elle présente une ressemblance frappante avec certaines épervières, ressemblance à laquelle fait référence le nom latin hieracioides. Chez les épervières, les bractées involucrées, qui protègent le capitule, sont disposées en rangées qui se chevauchent, tandis que chez les picrides, les bractées proprement dites sont disposées en deux rangées, la rangée inférieure plus courte étant moins organisée. Comme le suggère le nom du genre de la plante Picris (qui signifie amer en grec), sa racine est très amère. Les poils dressés sur la tige constituent une caractéristique unique parmi les plantes à fleurs en capitules présentes en Finlande. La plupart de ces poils présentent à leur extrémité deux crochets qui font penser à une ancre. La manière dont les feuilles de la tige supérieure sont amplexicaules constitue un autre bon critère d’identification.
La picride fausse-épervière est un cas d’école de plante qui a beaucoup profité de la culture sur brûlis. Ce mode de culture extensif caractéristique de l’Est de la Finlande a laissé en héritage la picride fausse-épervière qui est aujourd’hui une exotique naturalisée. Elle a progressé vers l’Ouest à partir de son aire de répartition en partie en raison de l’agriculture sur brûlis, pour se raréfier très vite hors de ses bastions. Les peuplements les plus occidentaux se trouvent dans la zone de Lohja-Vihti dans le sud de la Finlande et à Vammala. Il existe des peuplements occasionnels autour du golfe de Botnie. Si la picride fausse-épervière s’est raréfiée ces dernières décennies dans beaucoup de ses habitats traditionnels, elle n’est pas encore menacée. Toutefois, les fossés de culture sur brûlis disparaissant, son heure est bientôt venue. Elle est capable de survivre dans les fourrés et même à l’ombre de jeunes forêts, mais seulement sous forme de rosette de feuilles chétive et elle est incapable de fleurir ou de produire des graines. Les derniers refuges de la picride fausse-épervière sont les talus et les bords de routes bien exposés.