Potentille des neiges
Herbacée vivace. Rhizomateuse.
5–20 cm (ssp. nivea) ou 15–30 cm (ssp. chamissonis). Tige dressée, poilue, souvent rougeâtre.
Corolle régulière (actinomorphe), jaune, 1–2 cm de large ; cinq pétales, 6–9 mm de long, légèrement plus longs que les lobes du calice. Calice pentalobé, doté d’un calicule. 10–30 étamines. Gynécée distinct, nombreux pistils. Inflorescence étroite, grappe de deux à huit fleurs.
Alternes, feuilles basales à long pétiole, feuilles caulinaires à pétiole court ou sessiles, stipulées. Trois folioles (parfois 5), foliole terminale parfois munie d’un pétiole (ssp. chamissonis). Folioles elliptiques–spatulés, munies de 9–13 dents courtes et émoussées jusqu’à la base (ssp. nivea) ou munies de 5–9 dents longues et effilées (ssp. chamissonis), face supérieure verte, revers densément recouvert de poils blancs.
Réceptacle portant de nombreux akènes à pointe effilée.
Talus rocailleux sur les fjelds et dans les gorges, lieux escarpés, rocailles raides de Laponie, éboulis.
Juillet–août.
La potentille blanc de neige est protégée partout en Finlande.
Elle pousse dans deux zones de la Finlande : la toundra de fjeld du nord de la Laponie, mais également les parois escarpées à Kuusamo. Après la période glaciaire, la potentille blanc de neige a suivi la fonte de la glace avec d’autres plantes de la toundra pour élire domicile sur le sol qui émergeait de la calotte glaciaire. Lorsque les forêts et les marais ont pris le dessus après la période glaciaire, la plante a colonisé le nord et n’a survécu dans le sud que dans certains lieux privilégiés. Les parois et les gorges des rivières Oulanka et Kitka ont joué le rôle de refuge pour de nombreuses plantes rares, ce qui nous rappelle qu’il y a dix mille ans environ, tout le territoire national était occupé par la toundra.
La potentille blanc de neige se reproduit de manière apomictique, c’est-à-dire à partir des graines mais sans fécondation, de sorte que les plantes sont identiques d’une génération à l’autre. Chez les plantes qui utilisent ce mode de reproduction, il existe généralement de nombreuses lignées qui ne présentent que peu de différences, que l’on appelle des micro-espèces. La potentille blanc de neige est parfois divisée en plusieurs espèces, mais aujourd’hui on considère ces micro-espèces comme des sous-espèces.
La sous-espèce Svalbard (ssp. nivea) pousse dans les ravins de Kuusamo, près du fjeld de Takkaselkä, des grands fjelds de Käsivarsi et des gorges de la rivière Kevojoki à Utsjoki. La potentille arctique (ssp. chamissonis) pousse à Kuusamo, sur différents sites des fjelds de Käsivarsi et à Utsjoki. La potentille blanc de neige est la plus petite des deux espèces et les tiges de ses feuilles sont partiellement poilues. De plus, ses folioles sont nettement elliptiques, et ses dents sont plus nombreuses et plus émoussées. Les deux sous-espèces peuvent pousser côte à côte. Les spécimens peuvent être parfois difficiles à distinguer car ils peuvent posséder des caractéristiques de la potentille blanc de neige et de la potentille arctique. La potentille de Crantz (P. crantzii), qui est beaucoup plus fréquente dans les habitats communs, se distingue par le revers de ses feuilles qui n’est pas duveteux.